La nouvelle Raspberry Pi 3 utilisée en serveur Web de production

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Afin de démontrer que la petite Raspberry peut jouer dans la cour des grands, la fondation Raspberry Pi l’a utilisée en production. Elle a même passé l’épreuve du feu !

Le lundi 29 février dernier, la fondation Raspberry Pi a lancé en grande pompe la dernière mouture de son nano-ordinateur aussi grand qu’une carte de crédit. Au programme, des améliorations matérielles comme l’ajout d’une puce WiFi ou Bluetooth LE mais aussi un gain de performances non négligable.

D’après les benchmarks de Techrepublic.com, les performances de la Raspberry Pi 3 comparées à celles de son prédecesseur seraient 50% plus importantes. Plus de 10 fois plus rapide que la Raspberry Pi 1 selon le site américain. Mais qu’en est-il pour l’utilisation d’une Raspberry en tant que serveur Web ?

12 petites heures et puis s’en vont

12 heures, c’est la durée de vie de la Raspberry Pi 3 après 1,5 million de requêtes. Car pour montrer que David peut égaler Goliath, la fondation Raspberry Pi a utilisé, en plus de leurs serveurs habituels, deux Raspberry - un modèle 2 et un modèle 3 - afin de soutenir l’afflux massif de visiteurs vers leur site suite à l’annonce du lancement de leur dernier modèle.

A la base de ce projet fou, une question de la part de la fondation : “pouvons-nous remplacer des serveurs à 10 000$ par un nano-ordinateur de 35$ ?” Jusqu’à présent, il était évident que la réponse était non. Toutefois, les premiers tests de la Raspberry Pi 2 montraient qu’elle pouvait jouer le rôle d’un serveur Web modeste. Avec les améliorations matérielles de la version 3, son passage à une architecture 64 bits, les gains de performances de PHP 7 avec WordPress, la question devenait de plus en plus brûlante. “Et puis, qu’est-ce qu’il pourrait mal tourner ?” déclare Helen Lynn, la community manager de la fondation Raspberry Pi.

Pour vous, c’est la file de droite

Environ 8% des requêtes vers le blog ont été redirigées vers les deux Raspberry. 5% pour le modèle 3 et 3% pour le modèle 2. Une configuration classique a été mise en place : une carte SD de 8Go contenant le système d’exploitation et un disque dur SSD de 32Go afin de contenir les données du blog. D’après la fondation, 17Go étaient disponibles sur le disque SSD suite à la copie des fichiers.

Malheureusement, après avoir tenu bon, la Raspberry Pi 3 a été submergée par l’afflux des requêtes. En effet, le système de gestion de la mémoire a été mis en cause par la fondation puisqu’il serait à la base de la chute du serveur. D’après ces derniers, le swap a rapidement pris le relais provoquant la corruption de la mémoire flash de la carte SD. Seul un simple redémarrage a pu régler le problème.

La Raspberry Pi comme serveur Web ?

La conclusion de la fondation rejoint de très près mon opinion sur le sujet. La Raspberry Pi a des arguments plus que convaincants pour des serveurs Web de petite ou moyenne envergure. A 35$ et avec une connexion fibre, comment faire plus compétitif pour héberger ses petits projets ? De plus, la sortie récente du PiDrive de Western Digital apporte 314Go à votre Raspberry, lui permettant d’héberger un nombre important de fichiers. Enfin, la mise en cluster d’une dizaine de Raspberry a fait ses preuves et apporte une force de calcul non négligable à très bas coût !